Le CPF et le reste à charge en 2025 : Encore une augmentation et une contrainte pour les salariés.
Le CPF 2025 connaît une évolution significative ce début d’année, avec une augmentation du reste à charge qui soulève des inquiétudes chez les salariés et bénéficiaires.
Une augmentation modeste mais symbolique
Au 1er janvier 2025, le reste à charge obligatoire pour une formation éligible au CPF passe de 100 euros à 102,23 euros.
Cette hausse, bien que minime, reflète une tendance à l’augmentation des coûts pour les utilisateurs du CPF. Le budget alloué au CPF connaîtra une baisse significative, passant sous la barre des 2 milliards d’euros, alors qu’il avoisinait les 3 milliards les années précédentes. Cette réduction est justifiée par une prévision de baisse du recours au CPF en 2025.
Un frein potentiel à la formation
L’introduction du reste à charge suscite des préoccupations légitimes. Selon une étude récente, près d’un salarié sur deux (46%) considère cette participation financière comme un obstacle à l’utilisation du CPF
Cette perception est particulièrement marquée chez les employés, dont 53% voient le reste à charge comme un frein, contre 37% des cadres.
Élargissement des formations éligibles
Le catalogue des formations éligibles au CPF sera enrichi, avec un accent particulier sur :
- Les compétences numériques
- Les langues étrangères
- Les compétences managériales
- Les formations liées à la transition écologique et énergétique
Impact sur l’accès à la formation
Risque de désengagement
Le reste à charge pourrait décourager certains salariés de se former, en particulier ceux aux revenus les plus modestes. Cette situation est préoccupante car le CPF joue un rôle important dans la correction des inégalités d’accès à la formation professionnelle.
Exemple concret:
Si un salarié dispose de 1500 euros sur son CPF et que la formation choisie coûte 1000 euros, il ne pourra utiliser que 897,77 euros de ses droits CPF. Les 102,23 euros restants devront être payés de sa poche
Solutions et alternatives
Abondements et exonérations
Certaines catégories de bénéficiaires sont exemptées du reste à charge, notamment :
- Les demandeurs d’emploi
- Les salariés bénéficiant d’un abondement de leur employeur
- Les utilisateurs du Compte Professionnel de Prévention (C2P)
L’abondement employeur : une attente forte des salariés
39% des actifs comptent sur une participation de leur entreprise pour éviter de puiser dans leurs économies personnelles. L’abondement employeur apparaît donc comme une solution privilégiée pour contourner l’obstacle du reste à charge.
Stratégies pour les salariés
- Se rapprocher de l’employeur pour connaître les possibilités d’abondement
- Explorer les options de cofinancement par des tiers (OPCO, accords de branche)
- Prioriser les formations essentielles à l’évolution professionnelle
Perspectives d’avenir
La mise en place du reste à charge vise à réaliser des économies budgétaires, avec un objectif d’environ 200 millions d’euros d’économies.
Cependant, cette mesure soulève des questions sur l’équilibre entre la responsabilisation des apprenants et le maintien de l’accessibilité à la formation.cette mesure semble avoir des effets pervers, notamment en termes d’accessibilité à la formation pour les salariés aux revenus les plus modestes
Le risque d’un désengagement des salariés
Si les employeurs ne prennent pas en charge ce reste à charge, ils s’exposent à un potentiel désengagement des salariés vis-à-vis de la formation. Cela pourrait se traduire par une baisse des demandes de formation, particulièrement préjudiciable dans un contexte économique où l’adaptation et la montée en compétences sont cruciales.
Un impact sur les organismes de formation
Les organismes de formation, notamment dans le secteur du travail social, risquent de voir leur activité impactée. La réduction potentielle du volume de prestations sur certaines certifications spécifiques éligibles au CPF pourrait même conduire à leur disparition des catalogues de formation
Conclusion
Le reste à charge du CPF en 2025 représente un défi pour les salariés et bénéficiaires.
Bien que l’augmentation soit modeste, son impact psychologique ne doit pas être sous-estimé. Il est crucial pour les utilisateurs du CPF de s’informer sur les possibilités d’abondement et d’explorer toutes les options disponibles pour continuer à se former malgré cette nouvelle contrainte financière.